Cette lettre fait suite à la rencontre d’hier avec Benjamin Barbaud, fondateur du Hellfest. Un échange d’1h30 dans les locaux de “Hellfest productions”.
“Merci pour l’entretien accordé et du temps consacré à cet échange. Je ne peux qu’abonder à votre proposition d’une nouvelle rencontre à l’heure de la finalisation du programme 2011 en vous encourageant bien sûr d’ores et déjà au discernement, autant pour les groupes invités que pour les produits dérivés diffusés lors de ce festival.
La contre-culture revendiquée par le métal porte en elle les germes de l’excès et, vous l’avez reconnu, de la course à la notoriété par la provocation. Dans une société déjà tellement dure, notamment envers les plus faibles, la provoc, l’incitation à la rebellion, le communautarisme sont des ferments supplémentaires de dislocation sociale dont encore une fois les plus faibles sont les premières victimes.
L’incitation à la haine spécifiquement anti-chrétienne n’est par ailleurs en aucune façon recevable. Et vous avez dailleurs reconnu que toute agression contre une autre communauté de croyance ne serait pas possible. Pourquoi ? Sans doute parce-que le christianisme et l’église catholique incarnent des principes et des valeurs intangibles fondés sur un ordre naturel des choses voulu par Dieu, un ordre des choses exprimé dans les 10 commandements. Un ordre des choses que l’homme n’a cessé soit d’honorer soit de refuser : l’histoire du peuple juif regorge de ces fidélités et de ces infidélités, notre histoire aussi, personnelle et collective, celle des nations aussi. A travers cette double attirance pour le bien et le mal, nous avons sans cesse à poser des choix et par conséquent à poser des oui et des non, pas toujours aisés tant il est vrai que “je fais souvent le mal que je ne voudrais pas et ne fais pas le bien que je voudrais” ( Saint Paul). Et pourtant, c’est quand on fait le bien par amour que l’on est vraiment libre ! Et par conséquent heureux !
J’ai bien compris aussi l’importance du business qui est le votre, en tant que producteur et chef d’entreprise. Mais mettre de l’éthique dans l’économie et le business est pourtant une nécessité de plus en plus importante, et n’empêche pas, bien au contraire, de faire bouillir la marmitte avec en plus la satisfaction de faire le bien. C’est un des aspects de l’enseignement social de l’église et de la dernière encycliques de Benoit XVI, décortiquée en fiches de réflexion et d’éclairage par le diocèse d’Angers et que je vous conseille ( une des fiches) . Entre Dieu et l’argent, il faut aussi souvent choisir tant il est vrai aussi, et les affaires et malversations diverses qui se succèdent en sont la malheureuse preuve, que l’on ne peut servir 2 maîtres à la fois.
Tout en vous renouvelant mes remerciements pour notre échange et de celui à venir et en restant disponible, je vous confirme aussi mes engagements de Clissonnais et le chrétien.
Cordialement”
Le Président
